La culpabilisation:
On sait que dans certaines sociétés orientales, le corps de la femme est considéré comme une honte au sentiment moral et au sentiment religieux. L'exposition des cheveux, des oreilles ou du cou, fait scandale. Mais on a vu que le sein d'une artiste échappé de son corsage et visible deux secondes aux yeux des plus attentifs, a provoqué un scandale aux Etats-Unis. L'événement a ému les plus hautes autorités de l'état. Une mère de famille a eu un malaise ; elle a été blessée dans sa chute! Des mesure techniques sont prises et désormais un léger différé va parer à tout nouvel incident de ce genre.
.Cachez ce sein que Je ne saurais voir.
. On sait d'autre part, que les images. pornographiques et érotiques sont le grand fonds de commerce de beaucoup de sociétés importantes du livre, du cinéma et de l'imagerie numérique. Tous les intégrismes se valent et c'est des deux côtés la même hypocrisie. Ceux qui en sont dupes, sont la grande masse de gens ordinaires qui sont sous l'autorité des gourous culpabilisateurs de l'idéologie bien pensante; ils sont empêchés de vivre, attentifs à se garder du moindre écart à la pensée commune de la pudibonderie.
La Culpabilisation : Une des violences que notre temps fait subir à la personne.
C'est dans notre société, marquée par l'esprit judéo-chrétien imprégné par la notion de péché que la culpabilisation fleurit en même temps que les progrès matériels et humains. Ceux qui dirigent les sociétés humaines, savent être "culpabilisateurs"; ils instrumentalisent le sentiment de culpabilité pour nous manipuler à accepter et à prendre à notre charge toutes le carences sociales, les erreurs économiques et même les impérities du système face aux grandes catastrophes naturelles. Le Sida est la punition de nos vices ; la faillite organisée d'une entreprise, est le prix de nos exigences salariales ; le déficit du régime de protection sociale qui en découle, est le fait de nos abus de consommation médicale et de notre trop grand souci de notre santé ; la misère des peuples d'outre-mer oppressés par des dirigeants criminels, est le fait de notre trop grande aisance matérielle...
Dans notre vie personnelle ou intime, nous avons mauvaise conscience et sentiment de culpabilité chaque fois que nous vivons une seconde de bonheur et que nous avons oublié un moment la réalité mesquine de notre existence.
Bien entendu le sentiment de culpabilité est bon chaque fois qu'il nous fait remontrance d'une faute commise envers la société ou une autre personne; nous avons agi contre le droit; nous avons trahi une confiance mise en nous ; nous avons essuyé un échec dans une responsabilité professionnelle ou d'organisation de notre vie. Chaque fois, nous avons mis en cause un principe qui nous dépasse ou le sort d'un autre. Cette culpabilisation bonne amène chacun à remplir sa tâche dans la société des hommes. Nous avons à nous remettre en cause.
Mais il existe une autre auto-culpabilisation qui a sa source dans le premier environnement familial judéo-chrétien ; c'est celui de l'interdit. On est dressé à l'interdit. Ce sentiment est pétri avec notre formation aux valeurs morales. L'interdit qui nous marque le plus est celui de la sexualité, et notre rapport avec la sexualité n'est fait que d'interdit. Interdit de voir la nudité des parents, interdit de toucher le corps d'un parent alors que tout nous y pousse, interdit de toucher son propre corps, interdit de prendre du plaisir avec son propre corps... On ne rougira pas d'un manquement dans son travail ou dans sa responsabilité familiale, mais on rougira si on est surpris à se faire quelque caresse sur son propre corps, sans contrarier personne. Les femmes particulièrement sont surveillées et se surveillent de la moindre transgression.
il n'est pas étonnant qu'au festin de la sexualité (et à celui de la vie qui en découle tout simplement) les femmes soient si mal partagées. La femme qui ne peut pas voir son sexe en face, a son sexe au propre et au figuré sous le regard et la censure des autres (à commencer celui de ses proches: mari, enfants, amis...)
Sur le plan personnel, la femme prendra à sa charge le moindre échec sentimental. "Elle n'a pas su faire"; elle n'a pas su donner du plaisir à son partenaire (son propre plaisir passe après). Pour entretenir une relation et continuer à être aimée, elle a un véritable mode d'emploi de sa personne pour se renouveler, être toujours de bonne humeur, se garder jeune, prendre soin de l'apparence et de sa séduction...
Quand les choses ne vont pas bien c'est de sa faute "elle n'a pas su garder son homme". Bien entendu la diversion qu'elle peut trouver dans la compagnie d'un autre homme est vécue comme un drame intérieur de première grandeur. Sa culpabilisation va jusqu'à avoir honte d'une pensée ou d'un fantasme. Elle se sent coupable de ne plus être respectée, ne pas être reconnue en tant que "femme digne". Au mieux elle vit dans une dépression douce, et s'étant dévalidée elle-même, elle projette sur les autres, l'image négative de sa personne.
Il faut un véritable effort à la personne qui s'est ainsi confinée pour se repositionner, avoir le courage de se remettre en question et de se libérer du carcan par une transgression. Souvent, elle ne peut pas y arriver seule sans le choc de la rencontre d'une personnalité forte ou sans une véritable thérapie corporelle et du comportement. Mais là, c'est le début de toute une difficile et périlleuse aventure!
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