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   Mettre fin à la violence dans l'école ?                                                                            
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La violence à l'école n'est pas nouvelle. Aussi bien dans les nombreux rapports officiels, que dans les événements de chaque jour, la violence à l'école est présente, représentée, commentée, condamnée. Tout le monde a un avis sur la question, et tous les avis sont bons. En général, chacun voit la chose dans un aspect particulier, tant le sujet est vaste.
 En fait il y a une augmentation de la violence dans nos sociétés, et la violence à l'école ne fait que suivre la courbe de la violence sociale. On peut retourner la question dans tous les sens; à la base de cette violence scolaire, écho de la violence ambiante, il y a l'exclusion qui prend des formes diverses. La première source de l'exclusion est le fait que certains, dans nos sociétés riches, n'ont pas les moyens de pourvoir au gîte et au couvert dans des conditions normales, décentes, en rapport avec le niveau économique et culturel du pays. Comment penser qu'on trouve normal qu'il y ait en France des restaurants du cœur et de plus en plus d'associations caritatives créées pour venir en aide à ceux qui même avec un emploi, n'ont pas les moyens de la dignité humaine?
Aborder la question de la violence scolaire par l'école, relève de la même démarche qui consiste à prendre en charge le malade sans éradiquer la maladie, agir sur l'effet sans agir sur la cause; passer la serpillière sans supprimer la fuite d'eau.
On aborde la violence à l'école par la parole, par le dévouement mal ordonné, par des discours et des promesses; cela ne coûte rien et ne remet pas en cause le système. Prendre la chose à sa source, c'est à dire le mauvais partage des richesses, la disparité croissante des revenus, le confinement d'une partie croissante de la population au bas de l'échelle sociale, dans des quartiers réservés, dans les emplois les plus difficiles et les plus mal payés, dans le chômage à vie, voilà ce qui peut remettre en cause le système. 
Il reste que ce tableau de notre société, est l'arrière-plan de la violence urbaine qui s'infiltre dans certaines écoles, et qui entre par la grande porte dans beaucoup d'établissements scolaires.
Pour en venir à la violence scolaire elle-même, il faut dire que l'école laïque qui ne peut pas bien fonctionner dans un contexte social si mal en point, résiste quand même à la violence extérieure.
 Il y a moins de violence dans l'école que dans la rue. 
Dans son principe, l'école ne valorise pas les agents traditionnels de la violence comme la force physique, la notoriété , les origines sociales. 
Cette attitude a une vertu pacificatrice et fait de l'école un lieu "entre parenthèses" où chacun peut espérer trouver un moyen de réussir par la bonne voie. En regardant par la fenêtre, malheureusement, et de plus en plus, les élèves qui appartiennent aux classes exclues de la société se rendent bien compte que l'école ne garantit plus aucune promesse et qu'elle les prépare souvent à savoir faire valoir leur droits aux aides sociales aux emplois incertains à l'oisiveté avec le grand risque de la délinquance avec l'argent facile. Plus ils fréquentent l'école, et plus aussi ils ressentent durement leur exclusion présente et leur exclusion à venir. Les gouvernements observent qu'il y a une baisse du chômage, et aussitôt ils attendent une diminution de la violence dans les cités. Cet aveuglement est grossier. Ceux qui ont trouvé du travail en rapport avec cette diminution du chômage, sont ceux qui avaient déjà un emploi et qui l'ont retrouvé après un temps d'inactivité; ceux qui n'ont jamais travaillé, et qui ont peu d'espoir de travailler un jour, restent dans l'exclusion et n'ont qu'un recours: la violence. Les plus "gentils" s'attaquent aux personnes âgées ou seules qui ont moins de défenses et qui sont dans leur environnement. En prenant de la graine, ils seront de plus en plus disposés à la grande délinquance solitaire ou en groupe. Dans le système teI qu'il est, il n'y a aucun moyen d'endiguer ce flux montant. Plus on élèvera la digue des policiers et de la répression qui va avec, plus on verra monter le niveau de la violence dans toutes ses manifestations. Quand il y aura un grand "Boum" social, ce sera dans la continuité de ce que nous avons déjà sous les yeux, et depuis si longtemps.