Amazonie:beaucoup d'idées fausses; une réalité moins simple. Amazonie |
La découverte de l'Amérique en 1492 a été un événement considérable. Pour toutes sortes de raisons politiques, économiques, curiosité, géopolitiques, cet espace nouveau a été construit dans les esprits selon les intérêts du moment. Aujourd'hui encore peu de personnes connaissent l'Amazonie dans sa réalité physique, et très peu en ont une vision juste. Mais l'idée qu'on peut s'en faire est instrumentalisée, et on parlera de conservation, de protection, de développement. Dans les discours, les plans et les hypocrisies, on prend rarement en compte les populations qui y vivent et qui en vivent. Ce qui frappe en tout cas, c'est la diversité des paysages et de la géographie humaine et politique. Les nations qui en font ou veulent en faire une colonie ou un protectorat sont nombreuses:Brésil, Équateur, Pérou, Colombie, Guyane Venezuela, Bolivie, Surinam et même la France pour une toute petite partie ( Guyane française). Il est impossible d'imaginer un devenir pour ce territoire sans prendre en cause cette hétérogénéité et les antagonismes qui en résultent. Le plus souvent cependant, on considère ces terres comme un espace de déploiement pour les populations à l'étroit dans les villes surpeuplées ou comme un espace vierge promis à une deuxième colonisation pour aider à résoudre le surpeuplement envisagé de la terre. Bien entendu, il y a 20 000 000 d'hommes qui survivent en Amazonie, mais on ne les implique pas dans les nombreuses élucubrations qui ont cours.
On a présenté aussi l'Amazonie comme un poumon pour la terre. En fait une forêt couverte, étouffée, avec des sous-bois dans l'obscurité et le bain de vapeur tiède, consomme l'oxygène qu'elle produit. Les forêts de France sont artificielles, cultivées, entretenues aérées, et peuvent jouer un certain rôle de régénérateur de l'air respirable. Il n'en est pas de même pour la forêt amazonienne. Ce qui est vrai, c'est la réserve considérable en eau douce de cet espace; on l'évalue à 1/5 de la capacité mondiale. Du point de vue de la biodiversité, l'Amazone est d'une importance capitale pour la préservation de la vie d'espèces souvent inconnues. Ce qui a été inévitable, c'est la rencontre des populations indigènes avec les nouveaux arrivants. C'est souvent la violence, l'intimidation, l'exploitation, la spoliation et le mépris comme toujours dans l'histoire des hommes. Certains de ces peuples ont disparu. Les agents de ces violences ont été, l'Eglise, les entreprises de "mise en valeur", l'armée, les maladies apportées. Certaines populations indiennes ont pu trouver dans ces contacts une ouverture sur un mieux-être et un accès à une forme de progrès; d'autres sont entrées dans le système afin de pouvoir prendre la parole pour exprimer ou exiger leur droits à vivre sur leurs terres selon leur propre modèle. Ce modèle serait une adaptation des techniques et des savoirs de la société moderne au service et aux mains d'une civilisation qui veut se conserver et participer au dialogue des peuples. C'est qu'en fait les pratiques indiennes ne sont pas idéales pour les indiens eux-mêmes. Si les Indiens veulent vivre entre parenthèses et rester tels qu'ils ont toujours été, sans apport, sans "contamination" , alors c'est choisir un apartheid impensable et refusé. Quel est ,en gros, le bilan ? Si on parle de développement et de progrès: aucune réussite. Mais ce qu'il y a de positif, c'est que les peuples de l'Amazonie parlent désormais, sont entendus, de plus en plus écoutés. Ils dérangent et posent des questions sur le thème essentiel de la protection de l'environnement et du devenir de la planète Terre .Ils parlent pour nous tous. C'est toujours la meilleure voie. haut |
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