8
mars 2005La journée
Internationale de la femme en RDC
Le 8 mars Odya Kalinda a animé une conférence avec deux autres
membres de DFNET, au Centre
universitaire de Goma, Extension de l'Université de Kisangani.
Avaient participé à cette conférence, quelques membres du corps académique,
scientifique, administratif et les étudiants.
1- Lecture de M° Odya Kalinda sur le thème : Femme, Sécurité, Justice et
Elections.
2- Me Amani, a traité la partie "Femme et justice nationale
en RDC"
Me Kalinda a a traité: "Femme et Elections en RDC"
Voici, le texte exposé par Odya Kalinda:
1.Femmes Congolaises, quel contenu donner
au Mois de la femme?
Texte lu par M°Odya Kalinda, Présidente de L’ONG /
DFNET (Droits de la femme et Internet en RDC).
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Monsieur le Recteur du Centre Universitaire de Goma, Messieurs les
Professeurs, Chers invités et Cher camarades,
La date du 8 mars de chaque année est célébrée par la femme à l’échelle
mondiale. Cette journée lui est, en effet, consacrée.
En République Démocratique
du Congo, elle est fêtée avec faste et enthousiasme, car elle rappelle
les moments difficiles qu’a endurés la femme congolaise, notamment la
longue période de discrimination à son égard, avec toutes les conséquences
possibles qu’elle a entraînées. (L’augmentation du taux d'analphabétisme
chez la femme, bref l’exclusion de celle-ci de tous les droits et
avantages sociaux). En outre, elle symbolise le moment de valorisation
de la femme par son instauration qui du reste marque une rupture avec le
passé, où la femme était infantilisée, allant jusqu’à voir
confisquer ses droits les plus fondamentaux et restreindre sa liberté.
Partant de ce qui précède, le mois de la femme dans notre pays, de
quelle manière doit –il être célébré ?
Nous pensons, quant à nous, que cette fois-ci, il doit être célébré
autrement que dans le passé. Une occasion pour nous de nous remettre en
question, et dire non aux conditions inadaptées de vie actuelle, des
violences imposées.
En puisant du thème national retenu à cette
occasion il nous faudra frayer pour l'humanité congolaise des pistes
des solutions à la sortie de la longue crise politique qui continue à
endeuiller notre pays, en général, et à paralyser toute initiative féminine,
en particulier. Aussi faudra-t-il exiger de la communauté tant nationale
qu’internationale plus de responsabilité afin que la femme retrouve
sa dignité de mère, d'éducatrice, de guide et d'épouse.
Le thème
retenu est en effet, Femme, Sécurité, Justice et Elections.
Il ressort
de ce thème que la femme congolaise veut cette fois-ci briser le
silence, car les scènes des violences qu'elle subit au quotidien ont dépassé
le seuil de l'acceptable et du supportable. Il suffit de se rendre dans
certaines provinces en proie à des conflits armés notamment en ITURI,
au NORD-KIVU, au SUD-KIVU pour ne citer que celles-là, où les hôpitaux
ne cessent de recevoir des femmes et jeunes filles victimes de viols, de
mutilations sexuelles,… Bien plus, les auteurs de ces crimes odieux se
permettent parfois de perpétrer leurs forfaits sur plusieurs membres
d'une même famille. Quoi de plus horrible que ces actes ignobles ?
Sur
le plan international, les femmes s'organisent et se mobilisent contre
la pauvreté et les violences faites envers elles à travers
l'organisation dite "la Marche Mondiale des Femmes" dont le
lancement a eu lieu aujourd'hui 8 mars à San Paulo au Brésil et à
laquelle, notre organisation apporte un soutien et invite toutes les
femmes et homme épris de paix et de justice, présents dans cette
salle, à une large et massive adhésion. Parmi les objectifs de cette
marche, les femmes veulent analyser par elles-mêmes et pour elles-mêmes
les causes de leur oppression et envisager les alternatives possibles.
Les femmes du monde entier sont en effet invitées à y participer.
N'est-ce pas, une façon pour elles de se faire entendre, car elles ont
toujours présenté, d'une manière dispersée, des revendications sans
arriver au résultat voulu, c'est-à-dire à la construction d'un monde
où l'on ne parlera plus d'exploitation, d'oppression, d'intolérance,
d'exclusion, de violence envers les femmes, … De même, en République
Démocratique du Congo, il est grand temps que la femme comprenne que sa
situation ne peut être changée que par la femme elle-même. C'est
pourquoi, nous pensons qu'au regard du thème national, il ressort trois
revendications à savoir :
1) Exiger le retour rapide et sans condition de la sécurité sur toute
l'étendue de la République.
2) Exiger des poursuites de tous les auteurs des crimes qui se sont
commis et qui continuent à se perpétrer dans certains coins du pays.
Bref, elle réclame que justice soit faite. Ici, les juridictions
nationales et internationales (Cour pénale Internationale) doivent agir
avec célérité pour rompre avec la culture de l'impunité qui tend à
devenir la règle. Il est donc plus qu'urgent que les enquêtes sur les
crimes de guerre, crimes contre l'humanité, crime de génocide …démarrent
aussi ailleurs qu'en ITURI où des graves violations des droits de la
personne se commettent au quotidien.
3) Demander que les élections se tiennent pour qu'une classe politique
plus responsable puisse diriger le pays et mettre fin à la culture de
violence qui s'est installée dans cette partie du continent Africain;
et faire émerger un nouveau Leadership composé aussi des femmes qui
participent aux structures décisionnelles. Ici il faut noter qu'en période
de conflits, les femmes et les enfants (petites filles) ont toujours
constitué la majorité des réfugiés et des personnes déplacées,
bref, elles sont exposées à toutes les formes de violence. Il suffit
de se rendre dans certains hôpitaux de la place pour se rendre compte
de la cruauté avec laquelle les hommes en armes agissent. Il y a là,
des centaines des femmes, des jeunes filles de moins des dix ans qui
arrivent en masse, toutes victimes de viol.
Il faut que cela cesse, et
nous pouvons y arriver si les femmes participent à la gestion du pays
sans discrimination comme le recommande une Résolution pertinente de la
Communauté internationale et de la constitution de transition en République
Démocratique du Congo qui intègre même une proportionnalité minimum
de représentation de la femme dans la machine de direction de l'Etat.
2.Femme et Justice sur le plan national
Quels sont les problèmes que la
femme rencontre tout au long de la vie ?
Tous ces problèmes peuvent se
résumer en un seul : la discrimination.
Dès le bas âge, la femme est
discriminée, elle est mise à l'écart. Alors que la loi est censée
traiter de la même manière tous les citoyens, on constate que
certaines lois établissent entre les citoyens des traitements mystifiés.
C'est ainsi qu'en matière civile et commerciale, on constate un certain
déséquilibre entre l'homme et la femme dans l'exercice des droits.
Dans le Code de la Famille, il existe plusieurs discriminations à l'égard
de la femme.
-L'article 330 du Code de la Famille relatif au contrat de
mariage, pose le principe de l'égalité entre époux.
Cette loi impose
aux époux des droits et obligations réciproques: obligations mutuelle
de vie commune, obligation quant aux soins et assistance mutuels,
obligation à la fidélité, respect et affection mutuels, …Cependant,
il existe un paradoxe qui viole ce principe d'égalité entre époux. En
effet, les articles 444 ………. De ce Code place la femme mariée
dans une dépendance et une obéissance aveugle telle qu'elle ne peut
poser aucun acte juridique sans le consentement de son mari. Ces
articles font passer la femme mariée de la tutelle parentale à la
tutelle maritale. La femme mariée, malgré sa sagesse, son
intelligence, son âge, ses mérites …continue à être assimilée au
mineur ou à un dément alors que la femme célibataire, divorcée et la
veuve jouissent de la pleine capacité . Au seul mari sont réservés d'énormes
pouvoirs. De telles dispositions légales consacrent un écart considérable
entre les époux; elles confèrent au mari plus des droits qu'à la
femme. Ces dispositions violent ainsi les principes de l'égalité en
droit et du respect de la dignité humaine. Par ce fait, elles entravent
la participation des femmes, dans les mêmes conditions que les hommes,
à la vie sociale, économique, politique … Ces lois font obstacle à
l'accroissement du bien de la Société et de la famille et, elles empêchent
même les femmes de servir leur pays et l'humanité dans toute la mesure
de leurs possibilités.
- L'article 2 du Code du (la fa) travail pose le
principe suivant lequel le travail est pour chaque citoyen congolais un
droit et un devoir. Il constitue une obligation pour tous ceux qui n'ont
pas d'empêchement. Cependant l'article 6 de la même loi, qui traite de
la capacité de contracter en matière de travail, renvoie au Code de la
famille. Cette loi place la femme mariée sous le régime de
l'autorisation maritale (article 448 du Code de la famille). Cet article
a pour effet d'altérer l'égalité des chances en matière de travail.
Il entrave la participation des femmes mariées à la vie sociale, économique,
… En droit pénal, les peines s'appliquent de la même manière
indistinctement à l'homme comme à la femme. On peut affirmer qu'il n'y
a pas de discrimination quant à ce. Cependant, il faut signaler que la
définition de l'infraction d'adultère porte à critique. En effet,
dans l'établissement de cette infraction, le code Pénal est plus sévère
vis-à-vis de la femme qu'il ne l'est vis-à-vis de l'homme.
-L'article 3
des dispositions complémentaires du code pénal, qui reprend l'art 467
du Code de la famille, ne place pas les deux conjoints sur le même pied
d'égalité. L'adultère de la femme est punissable en tout état de
cause alors que celui de l'homme n'est punissable que s'il a été
entouré des circonstances de nature à lui imprimer un caractère
d'injures graves ou si sa bonne foi n'a pas été surprise. Il est à
remarquer donc que l'adultère de l'homme est sanctionné sous condition
cela constitue une discrimination dans la mesure où l'adultère de
l'homme menace l'unité du ménage comme celui de la femme.
-Un autre
problème crucial au Congo, qui tout comme les formes de discriminations
que nous venons de passer en revue est celui des successions et des régimes
matrimoniaux. Avant de se marier, les futurs époux, font un contrat de
mariage par devant l'officier de l'état civil compétent. Ce contrat de
mariage contient le choix d'un régime matrimonial qui détermine les règles
applicables aux biens et aux dettes des époux, tant pendant le mariage
qu'à la dissolution de celui-ci, en cas de divorce ou de décès. Le
contrat de mariage peut adopter soit un régime de communauté :
universelle ou réduite aux acquêts, soit un régime de séparation des
biens. Si les futurs époux ne se prononcent pas sur l'un ou l'autre de
trois régimes, c'est le régime de la communauté réduite aux acquêts
qui leur sera applicable. S'il y a régime de séparation des biens, au
décès de l'un des époux , pour le conjoint survivant il n'y aura pas
difficulté car chaque époux est propriétaire de ses biens. S'il y a
communauté, le patrimoine commun doit être partagé au décès d'un
des époux. Ce partage consiste à donner la moitié de la communauté
à l'époux survivant et l'autre moitié aux héritiers du défunt. La
moitié qui revient à l'époux survivant est sa moitié, il ou elle ne
le reçoit pas du défunt, il ou elle est mis en possession de sa part
dans ce qu'ils avaient acquis ensemble. L'autre moitié appartient au défunt.
Elle doit être partagé entre ses héritiers qui sont : les enfants qui
forment la 1ère catégorie, le conjoint survivant, les parents du défunt,
ses frères et sœurs qui forment la 2e catégorie.
Que se passe-t-il au
juste en République Démocratique du Congo ? En premier lieu, en ce qui
concerne les régimes matrimoniaux, il arrive souvent que l'homme impose
à la femme son choix, la femme n'a pas un mot à dire quant à ce sujet. Elle
accepte parfois sans conviction le choix opéré par l'homme.
Lorsque la
femme meurt, la famille ne pense même pas à organiser sa succession .Les
cas sont vraiment rares où les membres de la famille organisent
une réunion de conseil de famille… Quelques formes de discrimination
à l'égard de nous femmes ont été soulignés. La balle est dans notre
camp, que devons-nous faire, nous femmes pour mettre fin à tout cela ?
Me ODYA KALINDA Présidente /Droits de la Femme et Internet. (
DFNET) Courriel: dfnet@balate.zzn.com kalodette@yahoo.fr Sites web:
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