Chaque fois qu'il y a un grand manquement d'un individu ou d'un groupe, on interpelle l'école et la famille. C'est dire qu'on reconnaît à ces deux institutions la charge de formation, d'éducation et d'intégration. Dans notre société démocratique, les choses peuvent être vues ainsi. Mais au delà des principes, constatons que l'école comme la famille ne peuvent plus remplir leurs tâches qui sont de plus en plus lourdes face à une évolution, un laissez-aller, des manquements, dont tout le corps social s'est accoutumé. C'est au point que dans le langage qui constate l'usage on dit "jeune" chaque fois qu'on veut nommer le responsable d'une délinquance: Des jeunes ont saccagé le centre culturel . . .des jeunes ont provoqué un accident mortel, une fois de plus! . . . "des jeunes s'en sont pris aux forces de l'ordre.. . " En fait on ne sait jamais qui est jeune, encore jeune, assez jeune pour être désigné sous ce vocable associé maintenant à toutes les délinquances.
Quand on veut vraiment marquer la différence, on parle de professionnel en accentuant la première syllabe, et en plaçant le mot en fin de phrase. Cette position du mot en fin de phrase est là pour donner un ton péremptoire et marquer l'admiration des spécialistes experts. Après leur parole, tout est dit: C'est une affaire de professionnels ! Il y aurait deux types de délinquance dans nos sociétés: La délinquance des jeunes et celle des professionnels.Sans les uns et les autres, quel bonheur!