|
Souvent
des femmes victimes de violences se taisent.
Pourquoi les femmes
ne signalent-elles pas toujours les agressions sexuelles?
La réalité est que un
quart des femmes sexuellement agressées ne signalent jamais l'agression
à qui que ce soit. Le fait de rapporter une agression sexuelle
peut se révéler presque aussi traumatisant que l'agression elle-même.
Les femmes et les jeunes filles ont besoin d'être appuyées et crues.
Avertissement: Ces
articles sur la violence faite aux femmes sont inspirés d'une
fiche d’information préparée par l’Institut
canadien de recherches sur les femmes
(ICREF) pour la Marche des femmes de l’an 2000.
Pour en savoir beaucoup sur la condition faite aux
femmes face à toutes les violences, chez chacun de nous
et dans le monde, visitez le site :www.ffq.qc.ca/marche2000 |
- Certaines femmes et jeunes
filles ne reconnaissent pas le viol commis par une connaissance ou
par un mari comme une agression sexuelle, constituant une infraction
criminelle.
- Certaines se sentent, d'une façon
ou d'une autre, responsables de l'agression, par adhésion aux préjugés
voulant que les femmes agressées sexuellement aient «couru après».Le
viol serait en somme un vol à l'étalage avec restitution de la
marchandise.
- Certaines craignent de ne pas
être crues, d'être tournées en ridicule ou exclues du groupe
qu'elles partagent parfois avec le violeur (famille, congrégation,
école, etc.) ou elles ont honte d'avoir été violées et désirent
que personne ne le sache.
L'expression
trop courante : "se faire violer" traduit et
contribue à cette idée que les femmes qui sont violées
ont provoqué leur agresseur. La présence d'une femme en
certains lieux de l'espace urbain ou même dans la salle
de photocopie de l'entreprise, serait un appel au viol.
"Elle a ce qu'elle a cherché". Pour certains,
la femme se met "en situation d'être violée"
et c'est une circonstance aggravante (pour elle); elle est
décrédibilisée. Comme on ne dira pas qu'elle est
"en situation de recevoir un coup de
poignard",on voit bien que le viol en
certaines situations va de soi et découle naturellement
de la seule circonstance pour une femme d'avoir croisé
son violeur. Une femme ne se fait pas violer. "Elle
est violée" :Le viol est
un crime.
|
- Certaines craignent que
l'agresseur ne se venge ou qu'il les agresse de nouveau si elles
parlent.
- Beaucoup de femmes manquent
de confiance envers un appareil policier et judiciaire qu'elles
jugent ( à tort ou à raison) inefficace et partial . Au
Canada en 1997-1998, on a dénombré 7629 procès pour
agression sexuelle dans les tribunaux de juridiction criminelle pour
adultes. Seulement 1 533 de ces procès ont résulté en une
sentence de prison. Plus des deux tiers (39 %) des agresseurs
sexuels condamnés n'ont pas été condamnés à plus qu'une période
de probation. Récemment, un juge a déclaré un agresseur
sexuel récidiviste non coupable d'une agression sexuelle, en
arguant notamment que sa victime de 17 ans, vêtue d'un T-shirt et
de shorts en plein été, ne portait «ni bonnet ni crinoline» et
qu'elle n'était pas vierge. Bien des femmes refusent tout
simplement de subir les attitudes antédiluviennes de certains
agents de police et juges; elles veulent tourner la page sur
l'agression plutôt que de devoir la revivre au cours de longs procès
devant de parfaits inconnus, surtout si les résultats risquent fort
d'être décevants.
|
|