Une aide face à la violence
La violence conjugale comme toutes les violences sur les personnes, a de beaux jours devant elle et nous ne la verrons pas cesser. Elle reste invisible souvent parce qu'on ne veut pas la voir.
Ce qui est triste c'est d'être témoin de cette violence et de ne pas pouvoir intervenir du fait de sa propre impuissance à agir.
Cette impuissance n'est pas toujours réelle, mais dans certains contextes familiaux, en voulant aider, on s'expose soi-même à un risque de violence. Dans ce cas,
on doit prendre l'initiative d'alerter une assistante sociale, le médecin de famille, une personne étrangère et habilitée à provoquer la parole de la personne en cause.
Le pire est toujours de persister à l'aveuglement et à la surdité quand on est témoin d'insultes et de coups.
Il arrive qu'on entende des menaces et qu'on voie pleuvoir des coups ; alors on a la responsabilité d'alerter la police ou un service d'urgence. On ne peut pas rester inerte; on est en cause !
On est alerté quand on a des indices visibles de violence comme l'anxiété "maladive", la terreur à l'idée d'un contact, la peur de son compagnon, l'alcoolisme, la prise massive de médicaments,
la négligence dans sa tenue, de celle des enfants ou de la maison, marques de coups, un grand isolement, blessures douteuses de celle qui dit qu'elle s'est cognée par maladresse
ou qu'elle est tombée dans l'escalier.
Si vous avez des doutes, observez un moment la victime, et songez à la sécurité des enfants. Offrez votre aide en prenant un prétexte.
Vous pouvez remarquer un bleu ou une blessure dont vous exagérez l'importance pour donner prétexte à un soin ou proposer d'aller chez le pharmacien. Cela peut être l'occasion de provoquer la parole.
Quand il s'agit de voisins, de collègues, de la personne que vous croisez tous les jours en allant faire vos courses, de la mère d'un camarade de classe de votre enfant,
vous pouvez provoquer plus facilement la parole de cette femme qui manifestement subit une violence dans son couple.
Les professionnels de la santé, les médecins, les pharmaciens, les assistantes sociales sont directement responsables quand ils sont informés d'une violence et qu'il n'agissent pas.
L'écoute
Si une personne qui subit une violence vient vous en parler, soyez assuré qu'elle l'a fait après un grand temps de souffrance silencieuse qu'elle a cachée à son entourage.
Si vous êtes de la famille prenez sa démarche pour une grande preuve de confiance, et dès cet instant vous devez savoir que vous êtes dans son camp, c'est à dire celui de l'écoute.
C'est à elle de parler. Sa parole vous dira qu'elle est stressée par son travail, qu'elle a des difficultés dans sa relation avec les autres, que son conjoint est alcoolique, violent ...
Laissez-la aller à exprimer sa colère, sa peur, son sentiment de culpabilité ou d'échec. Ne l'empêchez pas de pleurer. Regardez-la en face dans une attitude patiente, disponible, attentive.
Tout ce que vous entendrez peut être incroyable, excessif, mais vous devez la croire et lui faire comprendre que vous la croyez.
La parole- déculpabiliser
Quand c'est à vous de parler maintenant, vous avez à la déculpabiliser sans avoir besoin de mentir puisque vous lui direz des mots comme : Je vous crois, Je vous ai écoutée et je vous comprends,
vous n'êtes pas la seule dans ce cas et beaucoup de femmes sont comme vous et n'ont pas le courage de parler.
La protection et la discrétion
Vous lui assurez que sa parole ne sera pas répétée et que son compagnon n'en saura rien. Vous devez être disponible alors pour l'aide à l'information et à la démarche d'aide : association, police, avocat.
Vous devez être prêt à l'accompagner dans sa démarche. Elle peut avoir besoin de se déplacer en voiture, de faire garder des enfants, d'un petit secours financier discret.
Le temps et l'action de la décision
Mais c'est à elle de décider de ce qu'elle doit faire et du moment de la décision. Dites-lui cette parole, et assurez que vous serez attentif, toujours à l'écoute et que vous serez là pour aider.