Témoignage d'une infidélité

je suis mariée depuis 8 ans à un homme qui est un ami d'enfance, que j'ai beaucoup aimé, mais dont je m'étais lassée depuis environ un an. Nous n'avons qu'un enfant, une fille née l'année même de notre mariage. Jusqu'ici, tout n'allait pas trop mal et nous vivions comme vivent des milliers de couples : entre le travail, les obligations familiales et les rares moments de loisirs passés ensemble.
Mon mari doit succéder à son père dans son cabinet d'affaire et il travaille beaucoup pour s'affirmer. Je me suis amusée un soir à chatter sur Internet, et je suis tombée sur un homme qui m'a taquinée à jouer au jeu de la vérité. Je devais répondre à toutes les questions de plus en plus précises sur ma façon de voir les choses, mon avis sur la relation entre hommes et femmes, mes goûts artistiques, mes avis sur l'amour et la relation amoureuse... Notre conversation a été reprise plusieurs soirs, et malgré moi, je répondais sincèrement à toutes les questions dans tous les détails. Cela m'a permis de faire une véritable analyse de ma situation de femme de 28 ans pas très satisfaite, plutôt délaissée par un mari qui pensait surtout à son travail et à sa bonne relation avec ses collègues, ce que je n'appréciais pas trop. En attendant, j'étais de plus en plus conquise par cet homme que je ne connaissais pas et qui savait tant de choses de ma vie de femme. Il avait un grand sens de l'humour et savait bien parler aux femmes, tantôt sérieux, compétent, attentif et tantôt aussi avec le mot pour faire rire. Je finissais par penser toute la journée à lui et par attendre comme une adolescente, l'heure de notre rendez-vous. Je n'avais pas besoin de me cacher. C'était le soir; mon mari est souvent en déplacement, et mon travail de comptable pour plusieurs boutiques de la ville, fait que J'ai mon bureau et mon ordinateur personnel. Il cessa pendant une semaine ce dialogue que j'attendais pourtant, et qui m'a manqué. Un vendredi, il est revenu pour me demander l'autorisation de me téléphoner. J'ai un peu hésité, mais je lui ai accordé cette faveur. J'ai aimé sa voix, ses intonations, ses rires, les sujets qu'il a abordés pendant les 30 minutes de la conversation. je crois que j'étais déjà amoureuse de cet homme que je n'avais jamais vu. Sa façon d'écrire, sa façon de parler, les sujets que nous abordions me montraient bien que c'était un homme cultivé et pas un plaisantin. Le jour suivant, il m'a demandé qu'on puisse se rencontrer. On s'est donné rendez-vous dans un parking. Il devait me reconnaître à ma veste rouge. On s'est vu cinq minutes; je n'ai pas été déçue; lui non plus sans doute. Il m'a pris la main, je me suis laissé embrasser furtivement, et on s'est séparé. Après on s'est vu dans un cinéma l'après midi, et là, je me suis laissé caresser et j'ai pris beaucoup de plaisir à des jeux sexuels, tout en restant assez passive; mais désormais, j'étais très amoureuse de mon inconnu qui m'était pourtant très familier, mais dont je ne savais rien.

Un jour que mon mari était à un séminaire, je m'étais arrangée pour que notre petite fille aille passer la fin de semaine chez une amie dont c'était l'anniversaire, et on s'est rencontré dans un motel. C'est là que j'ai eu avec lui notre première vraie relation sexuelle. C'était très bien par sa façon de faire l'amour sans doute et de me satisfaire, mais surtout ses bonnes manières qu'il savait conserver dans ces moments intimes. C'était ma première infidélité, et j'ai été étonnée que cela se passât si facilement sans un mouvement de conscience. En y réfléchissant, j'avais l'impression que mon amour pour lui rendait légitime cette entorse à la fidélité conjugale.

Une semaine après, nous avons repris notre dialogue écrit sur Internet, et je lui ai dit que je l'aimais et que j'allais confesser notre relation à mon mari. C'est là qu'il m'a dit qu'il m'aimait aussi, mais qu'il était marié. Il allait réfléchir à la façon de présenter les choses à sa femme qu'il prétendait ne pas aimer beaucoup. Quand la semaine suivante il m'a déclaré qu'il avait parlé à son épouse, j'ai accepté encore deux heures avec lui dans un autre motel. C'était lui qui réservait la chambre et c'était lui qui payait. Un mois après ce rendez-vous, on s'est encore vu ainsi 2 ou 3 fois. je compris qu'il négociait avec sa femme les formalités de leur divorce. Alors j'ai raconté à mon mari que j'étais amoureuse d'un homme et que nous devrions nous séparer. Nos deux parents étant juristes,  nous avions un contrat de mariage qui prévoyait les conditions d'une séparation. Mon mari a été choqué, mais il a compris ma détermination et mon sentiment pour cet homme. Du  côté de l'homme dont j'étais follement amoureuse, les choses n'allaient pas si bien et il me disait que sa femme était au courant mais qu'elle lui faisait raconter tout ce que nous faisions ensemble dans tous les détails. J'en ai été choquée. Mon mari quant à lui, voulait savoir où j'en étais, si j'avais bien réfléchi, et sur ce point, il se conduisait comme l'ami attentif et affectueux qu'il avait toujours été depuis que nous nous connaissions. Il a téléphoné à l'autre femme; elle n'était pas au courant; et lorsque nous nous sommes rencontrés une fois de plus dans le motel, l'homme que je ne veux même pas nommer, m'a dit que sa femme ne voudrait pas divorcer et qu'à cause de leur enfant, il ferait tout pour recoller son ménage. Je suis tombée de haut. Cet homme que j'aimais tant, qui m'inspirait une telle confiance, pour lequel j'avais décidé de tout abandonner, se comportait comme un voyou avec des manières de galant homme bien éduqué. Dans l'aveuglement de mon sentiment et sous le charme des bonnes manières et des bonnes attentions, je n'avais rien vu de ce que mon mari discerna aussitôt. En somme, c'est lui qui a dénoué cette aventure et m'a ouvert les yeux.

Où en suis-je maintenant six mois après cet enfantillage commencé un soir que je m'ennuyais? Mon mari est toujours auprès de moi. Ce qui m'a sauvée d'une séparation c'est l'amitié qui est le vrai lien entre nous. On se connaît depuis le secondaire, et ma trahison n'a pas entamé l'affection qui nous unit. Mais tous les moments entre nous n'ont pas été faciles.

Quand je pense à cette mauvaise aventure, j'ai honte de ma sottise, mais je pense que beaucoup de femmes rêvent de l'amour de leurs 18 ans qu'elles n'ont plus ou qu'elles n'ont pas eu, et peuvent se laisser tromper comme moi. Il n'y a pas de leçon de morale à la fin de cette histoire.

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