Mer
d'Aral.
C'est la malveille.
Deux fleuves sont détournés.
Le grand lac est dans l'oubli,
Le fond marin mis à nu.
Le vent au souffle mauvais,
Disperse le sel quadruplé.
Des poissons isolés
Cherchent la communauté d'antan.
La froide majesté des femmes
Aux bébés morts nés,
Entretient la fleur du regret.
Absence d'eau douce.
Les larmes polluées coulent.
Les mères ont juré,
Leurs voix non tues à jamais.
Plane l'ombre d'un oiseau.
Là-bas, dans le désert,
Les dunes chantent.
Anémo se fait plus doux,
L'espoir est en lui.
Au loin, la mer offre son opéra.
Une étoile apparaît,
Dans l'aube fragile.
Un goéland crie ?
La mouette lui répond ?
Élisabeth Sachet (Février
2007.)
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