Cette page nous a été envoyée de Guyane dimanche 5 décembre 2004. Elle nous alerte une fois encore sur la démission des responsables politiques face au pillage des ressources naturelles, au mépris de la santé et de la vie des populations locales.
    Guyane: Un paradis dont on fait un enfer!

On nous avait invités à écouter une émission de Jacques Meunier sur Europe 1 ce dimanche après-midi. Quelle déception ! Au lieu de laisser parler Jean Pierre Havard qui aurait beaucoup à dire sur la triste réalité de ce département livré au libre et illégal pillage-pollution, le journaliste lui disait sur un ton interrogatif ses propre réponses, reprenant aussitôt la parole pour empêcher toute rectification et tout développement. Il nous a montré sa vision caricaturale et archaïque des amérindiens comme s'il sortait tout juste de la lecture de quelque revue de l'Exposition Coloniale. C'est mépriser nos compatriotes amérindiens, et c'est monter indifférence et inculture sur une radio de grande écoute. Nous espérons que Jean-Pierre Havard aura une nouvelle occasion pour faire comprendre l'ampleur du désastre. Pourquoi les autorités Françaises sont-elles complices des pollueurs et empoisonneurs des Amérindiens dans leur espace vital? Il est vrai que la France se fait taper sur les doigts régulièrement par la Commission Européenne pour non observation des directives sur l'environnement. Nous serions les derniers de la classe Européenne en cette matière! Nous avons entendu cependant que le 
territoire des Amérindiens Français de Guyane est le lieu au monde où la pollution par le mercure est la plus forte. Cela veut dire, que les amérindiens de tout âge, qui tirent comme les Wayanas toute subsistance de cet environnement, mangent fruits, légumes, poisson et viande animale contaminés par le mercure. Quand on sait les désastres de cet empoisonnement sur la santé et la génétique on ne comprend vraiment pas l'inertie des responsables. Aurait-on supporté longtemps cette situation s'il s'agissait d'un département de l'Hexagone?

Un chantier en activité (Bélizon). Les fosses s’appellent des "barranques". Elles sont creusées dans le lit des rivières préalablement détournées de leur lit. Les paillettes d’or se trouvent au fond, mélangées aux sédiments. C’est le cœur du chantier. 
Pelle mécanique et lances à eau en action. 


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Ce qu'il faut dire: Aucune mesure n'est appliquée contre les orpailleurs qui peuvent tranquillement continuer à souiller la terre et les eaux souterraines de leurs déchets de vieilles machines, huile de vidange, mercure .
Le projet de Parc national de Guyane (imminent) n’apportera aucun avantage à la forêt guyanaise : sur le plan de la protection de la nature, la réglementation actuelle( arrêté de 1970) soumet l’accès du Grand sud à autorisation préfectorale, et interdit  donc toute activité touristique et prédatrice (exploitation forestière, exploitation minière). Tout au contraire la mise en œuvre du Parc va rendre caduc cet arrêté de 1970. Conséquence inévitable: Envahissement  de l'espace par les Tour Operators et  extension des surfaces livrées à l’orpaillage. 

Nous aurons sans doute le triste privilège - avant longtemps- d’assister à la disparition des dernières sociétés communautaires de Guyane. Le phénomène est contemporain et accéléré. Il est exclusivement lié à des origines exogènes, essentiellement parce que le monde « civilisé » ne sait pas contrôler ses mauvaises influences, parce que la politique est menée sans discernement, et enfin parce que la solidarité a toujours été refusée aux sociétés amérindiennes (et pas seulement à elles d’ailleurs). 

C'est tout le sens du combat de Brigitte Wyngaarde du parti  Verts de Guyane Ce parti est le seul  à s’intéresser aux immenses difficultés et aux minuscules revendications des sociétés communautaires de Guyane. On se rend compte  que malgré la grande profusion d’informations, personne ne sait rien et ne comprend rien à ce qui se passe en Guyane qui est décidément un patrimoine à l'abandon.




Pelle mécanique et lances à eau en action. Le minerai est déposé avec la pelle dans un crible ; l’eau sous pression le désagrège pour libérer les boues aurifères. 
 

Ces images montrent le spectacle désolant que nous réserve le Parc National de Guyane. 

 

Un chantier en fin d’exploitation (un an après la fin de l’exploitation). Celui-ci s’étend sur plus d’un kilomètre.