L'époque et le lieu

Nous sommes en 1783, à  la cour de Versailles.
La reine Marie-Antoinette donne le La des fêtes et de l'élégance. Elle est étrangère à toute considération politique et se fait accuser par la population de ruiner la France par ses dépenses. Il n'en est rien en réalité, car le luxe et les frivolités des salons sont une goutte d'eau dans l'océan du pillage des parasites qui vivent autour d'elle.

On délaisse de plus en plus les solides soies de Lyon pour adopter une simplicité négligée et des étoffes plus légères, venues de Belgique, et cela nuit à l'économie nationale.
Les coiffures sont bâties au-dessus des têtes des femmes avec gaze, fleurs, plumes d'autruche.
La reine Marie-Antoinette est de plus en plus déconsidérée. On la voit sous un masque au bal de l'Opéra.  On lui reproche ses promenades nocturnes, les fêtes de nuit dans les jardin du Trianon habillée en bergère.
Là justement Marie-Antoinette a supprimé beaucoup de charges inutiles à la cour et rêve d'une vie familiale dans un cadre champêtre. Elle a créé une véritable bergerie.
Cette nouvelle vie plus austère irrite le beau monde des parasites qui délaissent la cour pour trouver les nouvelles frivolités  plus amusantes à Paris.
En Europe à ce moment, tous les courtisans de toutes les cours sont jaloux du luxe et des festivités de Versailles
A l'intérieur du pays cependant il court, souvent injustement, sur la reine et sur son entourage intime les bruits les plus infamants.
La reine s'est entichée d'une comtesse Jules de Polignac qui bénéficie et profite avec ses amis de toutes ses faveurs et de beaucoup d'argent.
La cour comme le peuple était ameutée contre les courtisans trop en vue.
C'est qu'à Versailles, on trouvait les grands seigneurs qui dépendaient des " bienfaits du roi ". Les petits nobles à leur tour non soutenus par leurs seigneurs vivaient aussi à la charge du roi. L'avidité de ces gens coûtait beaucoup au trésor de l'état et ruinait son crédit. C'étaient des parasites inscrits à la liste des pensions pour des sommes considérables. Il y avait aussi à cette liste les anciennes maîtresses et les anciens familiers de LouisXV.
C'était tout un peuple de privilégiés qui vivaient au milieu de toutes sortes d'abus.
Ces gens médiocres autour de la cour voulaient se faire passer pour des gens éclairés et se piquaient de tout sans avoir rien appris.
Par une ironie dérisoire, ils se sont mis autour de l'inconséquent second des frères du roi pour faire jouer le Mariage de Figaro de Beaumarchais au Petit Trianon On les voyait applaudir aux traits cruels de l'auteur qui mettaient justement leurs travers en exergue.
C'est dans ce climat qu'éclata cette affaire très bizarre et très obscure qui eut un grand retentissement et provoqua un prodigieux scandale. A cette occasion, la reine va atteindre  le comble de la déconsidération.

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Sources: Histoire de France populaire-Henri Martin Image pour le bandeau de Marcia_Saviato