L'origine de la traite esclavagiste-suite
Dès 1502, les Espagnols transportèrent des cargaisons de noirs aux Antilles pour remplacer la population de travailleurs indigènes indociles
et largement décimés par les mauvais traitements et les maladies européennes.
Peu à peu cette pratique s'étendit aux autres colonies d'Amérique.
Ce commerce qui avait été simplement toléré sera consacré en 1517 par Charles-Quint qui accorde à un seigneur flamand le privilège de transporter 4000 noirs dans les Grandes Antilles.
A la fin du XV° siècle, la traite était organisée sur une vaste échelle. Tous les états Européens qui possédaient des colonies en Amérique se livrèrent à
ce trafic ; c'est à dire l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la Hollande, la France.
Les gouvernements encouragent ce commerce en accordant des primes aux négriers.
En France ces primes ont pu atteindre chaque année 2 000 000 de livres : C'est le commerce triangulaire organisé depuis les ports d'Europe.
Des navires rapides se rendaient sur les côtes d'Afrique pour y chercher des cargaisons d'esclaves captifs des rois nègres. Ils ont vite renoncé aux razzias des premiers temps, trop risqués.
Ils échangeaient ces hommes considérés comme du bétail, contre de la pacotille, des objets hors d'usage et de mauvaises liqueurs alcooliques.
Les petits rois locaux vendaient souvent leurs sujets ou des membres de leur propre famille selon leur capacité à vaincre et à faire des prisonniers.
C'est ainsi que pour certains, la traite est un commerce entre esclavagistes noirs et esclavagistes blancs. Oui, mais les esclavagistes blancs avaient la caution
de nations "civilisées" en plein siècle des lumières. Ces lumières-là n'étaient pas pour les peuples "exotiques" dont on faisait commerce.
Ce commerce était d'autant plus lucratif, qu'il fallait renouveler chaque année 20% à 30% des esclaves des plantations et des industries américaines du fait de
la mauvaise acclimatation, de la surcharge de travail et du mauvais traitement.
L'alimentation même était mal assurée dans les premières années de cette colonisation !
Beaucoup de ces hommes se laissaient mourir ou mouraient de ce qui est connu aujourd'hui comme le stress.
On peut imaginer l'horreur des traversées de ces hommes entassés en fond de cale dans des navires étroits. Ils étaient enchaînés deux à deux par les mains et les pieds, privés de lumière
et d'eau potable. Ils souffraient du mal de mer, de la malnutrition, de l'entassement dans leurs excrétions et du mauvais traitement des matelots qui étaient certainement
des plus misérables et sans éducation.
Beaucoup de ces captifs se suicident; les morts et les malades encore vivants sont jetés par-dessus bord par peur de la contagion.
La perte est d'environ 25 à 30% au cours du voyage.