Toutes
les formes de violence sont à proscrire, mais
quand on aborde le sujet de la violence faite aux
femmes, force est de constater que les
statistiques font la part belle aux hommes comme
auteurs de la très grande majorité de ces
agressions. Il n'est pas question de décrire les
hommes comme des monstres, mais on doit dire que
dans la société d'aujourd'hui, il n'est pas tolérable
de supporter le fait que beaucoup d'hommes se
donnent encore un droit de violence, de brutalité,
de chantage sur la faiblesse ou la vulnérabilité
des femmes pour les frapper, les blesser, les
marquer à vie par un traumatisme physique ou
psychologique. Elles sont victimes d'une
violence habituelle, parfois ritualisée
dans tous les lieux où les hommes ont un pouvoir:
celui de la force physique, ou de l'autorité
institutionnelle.
"Plus de la moitié de toutes les agressions
physiques déclarées infligées à des femmes
adultes sont le fait de membres de leur famille,
dont la moitié sont les conjoints, alors que 14 %
seulement des agressions infligées à des hommes
sont le fait de membres de leur famille, dont 8 %
sont leur partenaire masculin ou féminin.. Un modèle
semblable se dégage pour les jeunes de moins de
18 ans : les garçons se battront surtout avec des
connaissances et des étrangers, tandis que les
filles seront plutôt agressées physiquement et
sexuellement par des membres de la famille."(La
violence familiale au Canada, p. 29)
La violence faite aux femmes
La violence faite aux femmes peut être de tous
ordres.
Catalogue des violences ordinaires:
-attouchements non consentis.
- coups de poings, coups de pieds, étranglement,
coups de couteau.
- prostitution sous contrainte, viols, destruction
d'objets, violence verbale et menace sur les
enfants pour forcer à une action refusée.
destruction d'objets personnels, lettres,
photographies.
-insultes, menaces, filature et surveillance;
contrôle de la vie personnelle
tendant à les isoler de leurs amis ou de leurs
parents.
-vols et privation de revenus.
On peut imaginer tout ce qui peut abaisser, ou
blesser.
On a encore les grandes violences qui sont le viol
collectif, les mariages forcés, l'infanticide des
filles, l'esclavage et les mutilations rituelles.
Dans certaines guerres locales, les femmes peuvent
servir de bouclier ou de marchandises.
Si certaines de ces violences sont spécifiques à
certains groupes, à certaines circonstances
particulières pourtant très fréquentes, et à
certaines nationalités, on les constate toutes
dans les pays modernes et sous toutes les
latitudes.
Pour prendre l'exemple du Canada, 1 femme sur deux
à été victime d'une de ces violences. Le
responsable de cette violences est le collègue de
travail, mais souvent le mari ou le compagnon.
Cela peut aller de la gifle, la brûlure,
contusion, fractures des os. Parfois ce sont des
blessures intérieures qui peuvent conduire
à la fausse couche.
Au Canada encore, on a dénombré 67 assassinats
de femmes du fait du mari ou du compagnon ou d'un
amoureux déçu. Mais le violent est le plus
souvent connu dans la famille et le voisinage. Il
bénéficie de l'indifférence ou de la tolérance
du groupe social. Pour certains il est naturel de
donner une gifle à une femme qui l'a méritée.
Les provocations, coups, harcèlements ou
agressions sexuelles n'épargnent pas la fille .
Les filles sont victimes à 79% des violence, de
l'attouchement au viol. Cela se fait dans la rue,
à l'école, au collège, au lycée, sur le lieu
de travail, au sein de la famille .Cela se fait ,
par un membre de la famille; et pas seulement à
l'insu des autres. Les pères sont présent à 97%
dans le triste tableau de l'agression d'un enfant
par un parent.
Que fait la police? L'action de la police suit une
plainte. Mais dans 90% des cas, la violence reste
silencieuse et continue. Dans un pays comme le
Canada qui est parmi les pays les plus modernes,
on a estimé qu'il y a 509 860 agressions
sexuelles signalées ou non; ce qui fait une
moyenne quotidienne de 1397 agressions .Le même
enfant ou la même femme sera victime plusieurs
fois du même agresseur. En tout cas, selon les
statistiques canadiennes, 98% des délinquants
sexuels sont des hommes et 82% des personnes
victimes sont des femmes. Il n'y a aucune raison
de penser que les autres pays que nous aimons
qualifier d' évolués n'ont pas le même
bilan.
Quel est le contexte de ces agressions?
Le plus souvent, l'agresseur ne va pas
"chasser" la victime. Il la trouve dans
une relation au départ paisible et rassurante de
confiance et de docilité. Il est père, mari, médecin
entraîneur sportif, religieux ,professeur,
employeur, ami de la famille. Son statut fait
autorité sur la victime. Elle est intimidée par
la violence, mais aussi par l'idée du scandale et
du dérangement que causerait la révélation de
l'agression; cela fait que l'agression va se répéter.
La mère peut être témoin d'une agression sur sa
fille et se taire. Elle peut craindre des représailles
sur elle-même ou sur ses enfants. Tous les cas de
figure existent, et ont le même schémas que dans
les affaires criminelles de corruption, de
chantage et de drogue. C'est dire que la violence
faite aux femmes est un crime au même titre. Si
elle dérange moins, c'est qu'elle bénéficie du
non-dit, du détournement du regard et du silence
de la part des médias et des institutions.On préfère
parler d'autres choses, et les sujets ne manquent
pas.
Quelles sont les femmes mieux désignées pour
cette violence?
Toute situation de faiblesse, physique, sociale,
administrative,de rapport hiérarchique, de
handicap physique, de dépendance. . . met la
femme ou la jeune fille dans un risque de
violence.
La femme enceinte, la petite fille de moins de 12
ans, la femme handicapée, l'étrangère immigrée
qui ne se croit jamais en règle, qui ne sait pas
ses droits, qui ne sait pas où se loger, qui est
sous le chantage de la dénonciation. La femme à
très faible revenu, la femme qui craint d'être
licenciée en cas de résistance. La femme
occupant un poste subalterne doit craindre le
blocage de toute évolution le confinement à des
tâches de plus en plus dévalorisées et le
licenciement. La travailleuse de la santé , dans
son milieu de travail ou au domicile des malades,
les femmes qui travaillent dans l'industrie du
sexe. Cela ne veut pas dire que les femmes
occupant des postes élevée dans la hiérarchie
sont épargnées par ces formes de violence
.Celles qui occupent des emplois à prédominance
masculine peuvent se retrouver dans des contextes
de travail hostiles aux femmes. Tant qu'elles
restent silencieuses face à l'agression, elles
garderont leur poste.