"Le conducteur d'un véhicule en mouvement qui tient en
main un appareil téléphonique n'est pas en état d'exécuter
commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui
incombent" ( la Cour de Cassation dans cet arrêt daté
du 2 octobre 2001).
Article R. 412 - 6 du code de la route : "tout
conducteur doit se tenir constamment en état et en position
d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres
qui lui incombent ..."
Quoi qu'il
en soit, les études sur l'implication du téléphone mobile
sur la conduite confirment le sur - risque d'accident, lié
surtout à l'inattention que l'on porte à la conduite. Même
au ralenti ou bloqué dans un encombrement c'est
prioritairement la conduite qui réclame l'attention de
l'automobiliste Il est préférable de téléphoner pendant
les temps d'arrêt. Le meilleur conseil est d'utiliser de manière
systématique la messagerie vocale dont dispose tout téléphone
portable. Elle garantit qu'aucun appel ne sera perdu et permet
de rouler, concentré sur sa conduite.
Source
et lien pour ce paragraphe : Journal
des accidents et catastrophes du CERDACC
|
|
Un automobiliste qui téléphone au volant est sensiblement plus lent
à réagir à un événement de la circulation. Son attention étant à sa
conversation, on décèle chez lui une véritable cécité à l'attention
qui le rend moins apte à traiter l'information visuelle. Cette perte de
l'efficacité d'attention se constate chez tous les conducteurs, même
dans la cas d'un téléphone mains libres.
On peut facilement imaginer que
le sujet même de la conversation et la qualité de la communication ont
un effet sur l'attention du sujet. Même quand nous téléphonons de notre
fauteuil, nous sommes largement inattentifs et aveugles à ce qui se passe
dans la pièce où nous sommes ;notre attention est ailleurs. Le conducteur qui a
"l'esprit ailleurs" ne voit pas les signaux lumineux de la
circulation et réagit tardivement et sans précision à la conduite de
son véhicule.
Des expériences ont montré qu'une conversation avec un passager ou
l'écoute de la radio n'avait pas l'effet de distraction à la conduite. Des expériences systématiques dans des simulateurs de conduite automobile
ont montré que le conducteur occupé à téléphoner ne faisait pas
attention aux signaux lumineux; il les interprétait mal. Il va ralentir
comme pour compenser le handicap, mais en cas de ralentissement du véhicule
qui le précède, sa réaction sera tardive: temps de freinage, temps de
nouvelle accélération pour reprendre l'allure. En cas de trafic dense, cet
effet est désastreux.
Souvent, le conducteur occupé à téléphoner rétrécit le champs de son
observation visuelle; il ne voit que le véhicule qui le précède et qui
lui sert de repère. Si ce véhicule fait un écart, il aura tendance à
le reproduire. Il ne voit rien en dehors de la ligne de la route, et
les panneaux routiers ou de publicité sont souvent ignorés; il ne garde
pas le souvenir de ceux qu'il a vus .
Mais le sujet n'est pas là: Téléphoner au volant est une occupation
prenante qui mobilise l'intérêt et l'esprit, qui nous transporte par la
pensée auprès de celui avec qui nous sommes en conversation. Nous ne
sommes plus disponibles pour la conduite. Le problème est que malgré cela,
trop de conducteurs continuent à téléphoner en conduisant. Chacun de nous
a vu au moins une fois, un automobiliste qui entre dans un rond-point en
téléphonant, et qui en sort sans avoir même vu les autres usagers
engagés avant lui et à qui il n'a pas cédé le passage. Cette fois
encore, ce n'est pas le téléphone qui est en cause, mais le mauvais usage
qui en est fait. On voit même certains qui consultent le journal ou la
carte routière en roulant et en cherchant leur chemin!
C'est par le changement des comportements qu'on pourra voir diminuer le
taux des accidents de la route.
|
|