Les
définitions suivantes sont extraites de la Fiche N° 23 du Haut
Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur
les pratiques traditionnelles néfastes pour la santé des femmes
et des enfants, qui contient également des informations sur les
conditions de l’opération et les rites qui l’accompagnent
ainsi que sur les croyances qui y sont associées et sur ses conséquences
sur la santé des fillettes et des femmes. La dernière définition
provient de la Fiche N° 241, juin 2000, de l'Organisation
mondiale de la santé, intitulée "Mutilations
sexuelles féminines" qui comporte un ensemble d'informations
détaillées traitant tout particulièrement des aspects relatifs
à la santé : les conséquences et la prévention des mutilations
sexuelles féminines, ainsi que le rôle des associations
professionnelles travaillant dans le domaine de la santé, avec
une liste des groupes et des personnes à contacter et toutes les
références y afférentes.
- Circoncision
ou "sunna": ablation du prépuce et du
gland du clitoris. C'est la seule opération qui, médicalement,
peut être comparée à la circoncision chez l'homme.
- Excision
ou clitoridectomie : ablation du clitoris et,
souvent, des petites lèvres. Cette opération, la plus fréquente,
est pratiquée partout en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et
dans la Péninsule arabe.
-
- Infibulation
ou circoncision pharaonique : Cette opération, la
plus sévère, consiste en une excision et en l'ablation des
grandes lèvres et en le scellement des deux bords, au moyen
de points de suture ou en permettant une soudure naturelle des
tissus de la cicatrice. Il en résulte une surface très
lisse, avec une petite ouverture permettant la miction et le
passage des menstrues. Cette ouverture artificielle est,
parfois, à peine plus grosse que la tête d'une allumette.
-
- Introcision
: Cette forme de mutilation est pratiquée par les aborigènes
Pitta-Patta d'Australie : Lorsqu'une fillette atteint la
puberté, l'ensemble de la tribu (des deux sexes) se réunit.
L'officiant, un homme âgé, élargit l'orifice vaginal en le
déchirant vers le bas à l'aide de trois doigts attachés par
une ficelle d'opossum. Dans d'autres régions, le périnée
est déchiré à l'aide d'une lame en pierre. Cette opération
est généralement suivie d'actes sexuels, sous la contrainte,
avec de nombreux jeunes hommes. L'introcision est également
pratiquée au Pérou, notamment chez les Conibos, branche des
indiens Panos dans le Nord-Est du pays : dès qu'une fillette
atteint sa maturité, elle est droguée et soumise à des
mutilations devant son groupe. L'opération est pratiquée par
une femme âgée, à l'aide d'une lame en bambou. Elle
consiste à découper l'hymen à l'entrée du vagin et à le séparer
des lèvres, tout en exposant le clitoris. Des herbes médicinales
sont ensuite appliquées avant d'introduire dans le vagin un
objet légèrement humecté, en forme de verge, fabriqué en
terre cuite.
-
- Autres
types non répertoriés de mutilations sexuelles féminines
: perforation, perçage ou incision du clitoris et/ou des lèvres;
étirements du clitoris et/ou des lèvres; cautérisation par
brûlure du clitoris et des tissus qui l'entourent; curetage
(scarification angurya) de l'orifice vaginal ou scarification
(gishiri) du vagin; introduction de substances corrosives dans
le vagin pour provoquer des saignements ou introduction
d'herbes, toujours dans le vagin, dans le but de le resserrer
ou de le rétrécir; toute autre procédure qui correspond à
la définition des mutilations sexuelles féminines ci-dessus.
Selon l'Organisation mondiale de la
santé, la mutilation sexuelle féminine la plus fréquente est
l'excision du clitoris et des petites lèvres, puisqu'elle représente
près de 80 % des cas. La forme la plus extrême en est
l'infibulation : environ 15 % des cas.
L'OMS estime que, dans
le monde, 100 à 132 millions de filles et de femmes ont subi des
mutilations sexuelles. Chaque année, 2 millions de filles supplémentaires
risquent de connaître le même sort. La plupart d'entre elles
vivent dans 28 pays africains, un plus petit nombre au
Moyen-Orient et dans des pays d'Asie. Mais on en trouve de plus en
plus en Europe, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et
aux Etats-Unis d'Amérique.
Une étude de l'OMS sur les
mutilations sexuelles féminines effectuée en 1998, donne des détails
sur les conséquences physiques, psychologiques et sexuelles
chez les femmes et les filles qui les subissent. Les conséquences
physiques sont les suivantes : décès, hémorragies, chocs, lésions
des organes voisins, infections, douleurs aiguës, absence de
cicatrisation, formations d'abcès, dermoïdes, kystes, chéloïdes,
neuromes de cicatrice, dyspareunie, VIH/SIDA, hépatite B et
autres maladies transmises par le sang, pseudo-infibulation,
infection des voies génitales, dysménorrhées, rétention
urinaire, infection des voies urinaires, obstruction chronique des
voies urinaires, incontinence urinaire, sténose de l'ouverture
artificielle du vagin, complications lors du travail et de
l'accouchement.
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