| Les
              définitions suivantes sont extraites de la Fiche N° 23 du Haut
              Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur
              les pratiques traditionnelles néfastes pour la santé des femmes
              et des enfants, qui contient également des informations sur les
              conditions de l’opération et les rites qui l’accompagnent
              ainsi que sur les croyances qui y sont associées et sur ses conséquences
              sur la santé des fillettes et des femmes. La dernière définition
              provient de la Fiche N° 241, juin 2000, de l'Organisation
              mondiale de la santé, intitulée "Mutilations
              sexuelles féminines" qui comporte un ensemble d'informations
              détaillées traitant tout particulièrement des aspects relatifs
              à la santé : les conséquences et la prévention des mutilations
              sexuelles féminines, ainsi que le rôle des associations
              professionnelles travaillant dans le domaine de la santé, avec
              une liste des groupes et des personnes à contacter et toutes les
              références y afférentes.
              
                Selon l'Organisation mondiale de la
              santé, la mutilation sexuelle féminine la plus fréquente est
              l'excision du clitoris et des petites lèvres, puisqu'elle représente
              près de 80 % des cas. La forme la plus extrême en est
              l'infibulation : environ 15 % des cas.
							
               L'OMS estime que, dans
              le monde, 100 à 132 millions de filles et de femmes ont subi des
              mutilations sexuelles. Chaque année, 2 millions de filles supplémentaires
              risquent de connaître le même sort. La plupart d'entre elles
              vivent dans 28 pays africains, un plus petit nombre au
              Moyen-Orient et dans des pays d'Asie. Mais on en trouve de plus en
              plus en Europe, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et
              aux Etats-Unis d'Amérique.Circoncision
                  ou "sunna": ablation du prépuce et du
                  gland du clitoris. C'est la seule opération qui, médicalement,
                  peut être comparée à la circoncision chez l'homme.
                Excision
                  ou clitoridectomie : ablation du clitoris et,
                  souvent, des petites lèvres. Cette opération, la plus fréquente,
                  est pratiquée partout en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et
                  dans la Péninsule arabe.
                 Infibulation
                  ou circoncision pharaonique : Cette opération, la
                  plus sévère, consiste en une excision et en l'ablation des
                  grandes lèvres et en le scellement des deux bords, au moyen
                  de points de suture ou en permettant une soudure naturelle des
                  tissus de la cicatrice. Il en résulte une surface très
                  lisse, avec une petite ouverture permettant la miction et le
                  passage des menstrues. Cette ouverture artificielle est,
                  parfois, à peine plus grosse que la tête d'une allumette.
                 Introcision
                  : Cette forme de mutilation est pratiquée par les aborigènes
                  Pitta-Patta d'Australie : Lorsqu'une fillette atteint la
                  puberté, l'ensemble de la tribu (des deux sexes) se réunit.
                  L'officiant, un homme âgé, élargit l'orifice vaginal en le
                  déchirant vers le bas à l'aide de trois doigts attachés par
                  une ficelle d'opossum. Dans d'autres régions, le périnée
                  est déchiré à l'aide d'une lame en pierre. Cette opération
                  est généralement suivie d'actes sexuels, sous la contrainte,
                  avec de nombreux jeunes hommes. L'introcision est également
                  pratiquée au Pérou, notamment chez les Conibos, branche des
                  indiens Panos dans le Nord-Est du pays : dès qu'une fillette
                  atteint sa maturité, elle est droguée et soumise à des
                  mutilations devant son groupe. L'opération est pratiquée par
                  une femme âgée, à l'aide d'une lame en bambou. Elle
                  consiste à découper l'hymen à l'entrée du vagin et à le séparer
                  des lèvres, tout en exposant le clitoris. Des herbes médicinales
                  sont ensuite appliquées avant d'introduire dans le vagin un
                  objet légèrement humecté, en forme de verge, fabriqué en
                  terre cuite.
                 Autres
                  types non répertoriés de mutilations sexuelles féminines
                  : perforation, perçage ou incision du clitoris et/ou des lèvres;
                  étirements du clitoris et/ou des lèvres; cautérisation par
                  brûlure du clitoris et des tissus qui l'entourent; curetage
                  (scarification angurya) de l'orifice vaginal ou scarification
                  (gishiri) du vagin; introduction de substances corrosives dans
                  le vagin pour provoquer des saignements ou introduction
                  d'herbes, toujours dans le vagin, dans le but de le resserrer
                  ou de le rétrécir; toute autre procédure qui correspond à
                  la définition des mutilations sexuelles féminines ci-dessus. Une étude de l'OMS sur les
              mutilations sexuelles féminines effectuée en 1998, donne des détails
              sur les conséquences physiques, psychologiques et sexuelles
              chez les femmes et les filles qui les subissent. Les conséquences
              physiques sont les suivantes : décès, hémorragies, chocs, lésions
              des organes voisins, infections, douleurs aiguës, absence de
              cicatrisation, formations d'abcès, dermoïdes, kystes, chéloïdes,
              neuromes de cicatrice, dyspareunie, VIH/SIDA, hépatite B et
              autres maladies transmises par le sang, pseudo-infibulation,
              infection des voies génitales, dysménorrhées, rétention
              urinaire, infection des voies urinaires, obstruction chronique des
              voies urinaires, incontinence urinaire, sténose de l'ouverture
              artificielle du vagin, complications lors du travail et de
              l'accouchement. |