Les femmes face à la violence dans nos sociétés. Ecrivez votre témoignage Imprimez cette page |
La femme exposée à la violence
On a peine à croire les
statistiques relatives à la violence contre les femmes. Dans nos
sociétés, dans toutes les sociétés humaines, la femme ne bénéficie pas
de la considération à laquelle elle a droit comme membre de la
communauté citoyenne. Il est facile d'aller chercher dans des régions
les plus mal classées, alors que tout près de nous, le sort fait aux
femmes contredit les affichages et les discours politiques et
humanitaires.
La violence faite aux femmes nuit à sa personne au premier chef , mais
elle a
aussi des effets sur l'ensemble d'une famille ou d'une communauté.
Ce qui est en cause, c'est le lien familial, la santé des enfants, leur
comportement à l'école, dans la rue et leur avenir d'adultes.
Sans la comprendre, le petit enfant partage et subit la
souffrance de sa mère
La charge pour les services sociaux, les services de santé, la Justice et
les associations est considérable sans que l'ensemble de la société s'en
scandalise, alors qu'un événement de simple violence sur la voie
publique fera la une des journaux.
Est-ce vrai ? :
Plus de 20 % des femmes interrogées, déclarent avoir été agressées
ou violées par un conjoint , un proche, un partenaire, un collègue de
travail ou un compagnon, à un moment de leur vie. En France, 1 femme sur 10 serait victime de violence conjugale. Chaque année plus de 150 femmes meurent sous les coups de leur conjoint, soit environ une femme tous les 2 jours. On ne compte là que les faits faisant l'objet d'une plainte, c'est à dire moins de 8% des cas. En somme, la vie d'une femme auprès d'un homme tue plus de femmes que les accidents de la route |
Dans beaucoup de cas, une femme qui subit une domination violente dans
la famille son emploi ou son couple, perd l'estime de soi et se trouve
dévalorisée aux yeux des autres. Elle affaiblit sa compétence
professionnelle, car l'idée qu'on a de soi est projetée dans les
rapports avec les autres.
La violence domestique n'est pas seulement physique, bousculade, gifles,
blessures; Elle et souvent de nature sexuelle, psychologique,
financière. Souvent celui qui subit une violence dans sa propre vie
(incompétence professionnelle, déclassement, frustration, jalousie
professionnelle) va
répercuter cette souffrance sur sa compagne ou une collègue sous ses ordres
; c'est le cas du "petit chef".
Se
relever de l'abattement : refuser la résignation
Quand la situation de violence dure, elle ne peut que s'aggraver,
devenir banale et "attendue" par la victime comme un rite obligé et un
rapport normal.
Il ne faut pas croire que l'éducation des filles marquée par la non
violence soit fondamentalement en cause. Ce qu'il faut inculquer à tous
les enfants dès le plus jeune âge, c'est le respect de l'autre et leur
enseigner l'estime de soi qui leur donnera le sentiment de ce qui est
juste, de ce qu'on doit partager et ce qu'on doit refuser dans le
rapport avec l'autre.
La femme qui est bien en elle-même et qui a le sentiment de la dignité
qui lui est propre, est mieux armée pour se redresser contre la violence
domestique, pour la refuser et cesser une relation qui ne peut
qu'empirer.
Beaucoup de femmes qui entrent dans une vie de couple par le mariage ou
le concubinage, délaissent ou perdent les amies de leur adolescence ou
de leur vie d'étudiantes. C'est une erreur, car elles risquent de se
trouver comme seules au monde si elles n'ont plus leurs parents auprès
d'elles pour les soutenir dans cet espace de solitude désespérée que
crée la violence ou les rapports abusifs. Le femme doit avoir à qui
parler, à qui se confier ; elle doit pouvoir compter sur sa famille ou
des amis pour s'aider à décider de quitter un homme qui l'agresse.
De
même que nous devons avoir sous la main le numéro des urgences, toute
femme doit avoir un numéro de
téléphone d'une association
qui l'aidera
dans ses premières démarches.