L'excision :

Tous les états d'Afrique subsaharienne sont impliqués dans cette terrible pratique à différents niveaux. Dans les pays suivants : Djibouti, Égypte, Éthiopie, Érythrée, Guinée, Mali, Sierra Leone, Somalie, Soudan, cette pratique est courante.
Dans d'autres : Bénin, Cameroun, Ghana, Niger, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, Tanzanie, Togo. l'excision se pratique dans certains groupes. Elle est interdite et sévèrement menacée sinon réprimée. Ailleurs la pratique est plus courante et la répression n'est pas avérée.
Faut-il citer les autres barbaries qui montrent que l'imagination du mâle humain dominant est sans limite quand il faut inventer "des traditions" sadiques et vicieuses à faire joujou dans le sexe des femmes ? C'est perforation, incision , étirement du clitoris et des lèvres. On va cautériser, brûler, cureter les parties les plus sensibles du sexe féminin. On va bourrer le vagin d'herbes urticantes.

Quelle est la raison avouable de ces mutilations?

Sur quelle loi morale ou quelle tradition repose cette infirmité imposée aux femmes depuis des siècles ? L'excision se pratique sur des petites filles ou avant le mariage à la période de la puberté.
A l'origine de cette pratique, il y a sans doute pour certaines communautés comme les Bena Lulua du Congo, le mythe du vagins denté. La dent qui subsiste est le clitoris. Il faut le supprimer car il peut blesser, ou tuer l'homme. Certains voient dans certains préceptes interprétés de l'Islam, la recommandation de l'excision.
Cette pratique est entretenue aussi parce que les jeunes gens sont mis en garde contre la fait d'épouser une femme non excisée. Cette coutume est courante en Afrique. Elle sert à marquer le passage de la jeune fille à la femme.
La pression sociale est telle que les femmes dans leur majorité l'acceptent mais elles savent bien qu'elle leur nuit du point de vue de la santé et du point de vue aussi d'une vie sexuelle normale.
Depuis la fin du 19° siècle cependant, les femmes africaines luttent contre cette pratique. Au Soudan, en Côte d'Ivoire, au Mali, Burkina Faso, au Kenya il y a de nombreuses voix qui s'élèvent pour dénoncer et refuser l'excision.
On remarquera que les Somaliennes sont majoritairement favorables à cette pratique. Des lois ont été votées au Sénégal, au Burkina Faso; mais quelle en sont les effets ?
Il est à signaler que les OMG font une grande campagne pour attirer l'attention sur les conséquences négatives de cette mutilation barbare.
L'ethnie Meru pratique une excision par la parole et évite l'opération. Ce qu'on dit parfois, c'est que la question reste une affaire africaine et que ce sont les femmes d'Afrique qui doivent lutter pour faire disparaître cette pratique d'un autre âge.
Il n'en est pas moins vrai, que chaque homme ou femme de quelque pays qu'il soit, a droit à la parole sur ce sujet du fait que les africains appartiennent à la communauté humaine et que cette violence porte atteinte à l'intégrité physique et relève du crime.
Bien au contraire, la complicité silencieuse qui entoure la circoncision est de l'indifférence et du mépris.
La cérémonie qui doit entourer l'opération est annoncée aux petites filles comme une occasion de friandises et de fête.
Comme on pratique aussi l'excision sur des nourrissons, le prétexte du passage à l'âge adulte, ne tient pas.
Malgré la douleur de cette zone particulièrement sensible, on demande à la fille de chanter et de danser ! La vérité est que la femme est considérée comme naturellement soumise à des désirs sexuels non contrôlés. L'excision permet de garder les jeunes filles vierges.
Pour les Masaï la femme non excisée sera hantée par les esprits des ancêtres.
Sur un point au moins, la nature se joue de l'ignorance des hommes. La femme excisée peut le plus souvent avoir un plaisir sexuel normal du fait de la diversité des pratiques sexuelles et des zones érotogènes féminines.

Les risques médicaux

La mutilation et la mort parfois. Les conditions mêmes de la circoncision exposent la femme à des infections. Après les douleurs atroces dans cette zone si sensible mutilée sans anesthésie locale par les matrones on aura septicémies, toutes les formes d'infections, le tétanos, les hémorragies, contamination par le virus du sida ; la difficulté à uriner est toujours une conséquence immédiate. Plus tard, l'accouchement sera un autre calvaire pour ces victimes. L'orifice vaginal qui a subi une infibulation, est devenu trop étroit. Pour éviter le risque d'étouffement du bébé, il faut pratiquer une épisiotomie. Tout au long de sa vie, en tout cas, la femme excisée aura à se souvenir de ce mauvais moment dont elle gardera des séquelles physiques et psychologiques.

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