Un automobiliste qui téléphone au volant est sensiblement plus lent à réagir à un événement de la circulation. Son attention étant à sa conversation, on décèle chez lui une véritable cécité à l'attention qui le rend moins apte à traiter l'information visuelle. Cette perte de l'efficacité d'attention se constate chez tous les conducteurs, même dans la cas d'un téléphone mains libres. C'est bien pire si on envoie un sms !
 On peut facilement imaginer que le sujet même de la conversation  et la qualité de la communication ont un effet sur l'attention du sujet.
Même quand nous téléphonons de notre fauteuil, nous sommes largement inattentifs et aveugles à ce qui se passe dans la pièce où nous sommes ; notre attention est auprès de notre interlocuteur. Le conducteur qui a "l'esprit ailleurs" ne voit pas les signaux lumineux de la circulation et réagit tardivement et sans précision à la conduite de son véhicule.
 Des expériences ont montré qu'une conversation avec un passager ou l'écoute de la radio n'avait pas l'effet de distraction à la conduite. Des expériences systématiques dans des simulateurs de conduite automobile ont montré que le conducteur occupé à téléphoner ne faisait pas attention aux signaux lumineux ; il les interprétait mal. Il va ralentir comme pour compenser le handicap, mais en cas de ralentissement du véhicule qui le précède, sa réaction sera tardive : temps de freinage, temps de nouvelle accélération pour reprendre l'allure. En cas de trafic dense, cet effet est désastreux.
Souvent, le conducteur occupé à téléphoner rétrécit le champs de son observation visuelle ; il ne voit que le véhicule qui le précède et qui lui sert de repère. Si ce véhicule fait un écart, ce qui arrive parfois, il aura tendance à le reproduire. Il ne voit rien en dehors de la ligne de la route, et les panneaux routiers ou de publicité sont souvent ignorés ; il ne garde pas le souvenir de ceux qu'il a vus .
 Mais le sujet n'est pas là : Téléphoner au volant est une occupation prenante qui mobilise l'intérêt et l'esprit, qui nous transporte par la pensée auprès de celui avec qui nous sommes en conversation.
Nous ne sommes plus disponibles pour la conduite. Le problème est que malgré cela, trop de conducteurs continuent à téléphoner en conduisant.
Chacun de nous a vu au moins une fois, un automobiliste qui entre dans un rond-point en téléphonant, et qui en sort sans avoir même vu les autres usagers engagés avant lui et à qui il n'a pas cédé le passage. Cette fois encore, ce n'est pas le téléphone qui est en cause, mais le mauvais usage qui en est fait. On voit même certains qui écrivent un SMS ou consultent le journal ou la carte routière en roulant et en cherchant leur chemin ! C'est par le changement des comportements qu'on pourra voir diminuer le taux des accidents de la route.

Documents

------------------------------------------ "Le conducteur d'un véhicule en mouvement qui tient en main un appareil téléphonique n'est pas en état d'exécuter commodément sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent" ( la Cour de Cassation dans cet arrêt daté du 2 octobre 2001). Article R. 412 - 6 du code de la route : "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ..." Quoi qu'il en soit, les études sur l'implication du téléphone mobile sur la conduite confirment le sur-risque d'accident, lié surtout à l'inattention que l'on porte à la conduite. Même au ralenti ou bloqué dans un encombrement c'est prioritairement la conduite qui réclame l'attention de l'automobiliste Il est préférable de téléphoner pendant les temps d'arrêt. Le meilleur conseil est d'utiliser de manière systématique la messagerie vocale dont dispose tout téléphone portable. Elle garantit qu'aucun appel ne sera perdu et permet de rouler, concentré sur sa conduite.
Source pour ce paragraphe : Journal des accidents et catastrophes du CERDACC


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