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retour Le
Poilu
Guerre de 1914-1918
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La guerre de 1914 a
été instrumentalisée pour en faire un symbole
de l'héroïsme et de la gloire militaire. Les
hommes politiques, les poètes, les écrivains,
les artistes en tout genre en ont fait la matière
première de leurs productions. Celui qui est au
centre et qui a payé de sa chair par les
mutilations, du sacrifice
de sa vie ou de son destin, c'est le poilu, le
fantassin de base anonyme. Souvent il n'était
jamais sorti de son village ou de sa ferme.
La ville, la vie moderne, il verra
tout cela un court
instant. Il sera le plus souvent dans les
tranchées, ou au milieu de la
boucherie de la
"glorieuse baïonnette", ou bien pataugeant dans la boue face à la
mitraille meurtrière d'un ennemi qu'il
n'aura souvent pas le temps de voir. Au fond des
tranchées, il se demandera souvent qui va traire
les vaches et qui rentrera la récolte et le foin.
La gloire militaire
dont on revêtira les grandes tueries de la guerre
de 14, sera pour le commandement.
A Verdun dans les deux camps, les chefs
miliaires incompétents vont sacrifier inutilement
des hommes pendant des semaines par immenses
vagues qui s'élançaient pour être
immédiatement anéanties.
On a l'imbécillité de Nivelle, mais il y a
aussi Joffre,
Castelnau, Mangin. Tous ont bâti leur gloire sur des centaines de milliers de
cadavres qui ne sont sortis de leurs villages que
pour mourir dans la plaine ou dans la boue au
fond tranchées. On a parlé de mutinerie
alors que c'était l'épuisement dans la faim et
le froid.
Quand Pétain est arrivé comme le Zorro du
moment, il a rétabli "la discipline" en
pratiquant les décimations avant de se présenter
comme le "bon papa" de la Nation.
On sait comment finira la mystification du
personnage .
Ce petit peuple des Poilus modeste et silencieux
dans un sacrifice forcé n'est plus bien entendu
et on cessera de se moquer d'eux. Les
générations présentes ne veulent plus servir de
chair à canon pour les futures conquêtes
inutiles. Mais on leur trouvera bien une nouvelle
grande cause !
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