. . . L'avenir
promis à la l'espace amazonien est lugubre. Le pire est qu'on ne sait même pas ce qu'on
perd : tout juste sait-on compter le nombre d'arbres menacés, l'essentiel du reste
échappe à l'inventaire : richesses de la biodiversité, trésor des interactions entre
milieux ... un grand nombre de secrets nous échapperont à tout jamais. Quant à Petit-Saut,
c'est le triomphe de la technocratie au pouvoir en Guyane. Le sentiment nationaliste
guyanais (il est assez fort) conduit les politiques à considérer l'ensemble hydrologique
et forestier non pas comme un patrimoine de l'humanité, mais plutôt comme une ressource
dévolue à la Guyane. Le projet de parc national du Sud a échoué pour des raisons
politiques et idéologiques.
L'erreur, c'est de restreindre l'écologie à un champ d'application spécifique,
alors que ce devrait être le principe premier de la politique. Un exemple : les parcs de
protection naturels, qui sont des retranchements contre la convoitise des prospecteurs de
richesses et d'espace. Certains biologistes estiment que l'isolation d'un milieu naturel
présente de toute façon un danger à long terme, et qu'il serait mieux approprié de
repenser l'administration des ressources et de l'espace sur la terre. Le temps de
raisonner sur tout cela, le mal avance.Nous avons retrouvé cet article de B.Wyngaarde publié
dans le Ptit Laurent:
BIODIVERSITE
Saint
Laurent, le 7/11/2000
Nous apprenions dernièrement (Libération du 3
novembre 2000) quen France, on arrêtait un chantier dautoroute (A28) pour
protéger le pique-prune, qui est un scarabée rare aux murs nocturnes. De
nombreuses personnes se sont mobilisées sur cette question controversée : des
contribuables qui déplorent une prudence excessive, un collectif décologistes
locaux, des fonctionnaires qui défendent la directive européenne habitats.
Cette polémique révèle quen Europe, les singularités de la nature sont parfois
valorisées à la même hauteur que les besoins en équipements publics ou les intérêts
privés. Le sujet passionne et préoccupe
Nous sommes loin de ce souci en Guyane.
Récemment, on entendait le Président du Conseil régional déclarer que le Parc
national nest pas une priorité pour la Guyane. La nature nintéresse
guère les politiques que par son potentiel industriel ou touristique. Et la question
essentielle de la biodiversité (jai besoin de lui, car il est différent de moi) ne
sest toujours pas inscrite dans un véritable débat populaire. Dans cinquante ans
peut-être ?
Brigitte Wyngaarde Chef coutumier
Communauté Lokono Village Balaté
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Nous apprenions dernièrement (Libération du 3
novembre 2000) quen France, on arrêtait un chantier dautoroute (A28) pour
protéger le pique-prune, qui est un scarabée rare aux murs nocturnes. De
nombreuses personnes se sont mobilisées sur cette question controversée : des
contribuables qui déplorent une prudence excessive, un collectif décologistes
locaux, des fonctionnaires qui défendent la directive européenne habitats.
Cette polémique révèle quen Europe, les singularités de la nature sont parfois
valorisées à la même hauteur que les besoins en équipements publics ou les intérêts
privés. Le sujet passionne et préoccupe
Nous sommes loin de ce souci en Guyane.
Récemment, on entendait le Président du Conseil régional déclarer que le Parc
national nest pas une priorité pour la Guyane. La nature nintéresse
guère les politiques que par son potentiel industriel ou touristique. Et la question
essentielle de la biodiversité (jai besoin de lui, car il est différent de moi) ne
sest toujours pas inscrite dans un véritable débat populaire. Dans cinquante ans
peut-être ?
Brigitte Wyngaarde Chef coutumier
Communauté Lokono Village Balaté
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