Poésies d'Elisabeth Sachet
Les Mouettes
Dolorès Franco
Les voleurs de Bagdad
Chaos
Alliance
Le fils du fleuve
L'île percée
Lavande marine
L'océan
Fatou
Potière africaine
L'Africaine
Ma ville

 



 

 
Ma ville

La guerre l'avait rasée
Comme une mal aimée.
Dans l'arsenal 
Restait la rancœur
Noir bitume
Des bateaux en construction. 
Flots noirs, 
Œil noir du marin 
Qui remontait du poisson noir.
Maintenant, les pêcheurs ramènent
Un extravagant huluberlu : 
Le merlu qui prête son nom 
Au joueur de ballon. 
Dans les filets se confondent 
Le lieu noir,
Le thon blanc, 
Les vieilles frétillantes 
Aux robes bleues et oranges. 
Quai des Indes! 
On entend là le tintement 
Des gréements.  
Les accastilleurs 
Pensent à un ailleurs. 
Dans la ville blanche
La ville aux oiseaux,
Sur fond de port,
Le rêve est présent.
Flotte une atmosphère de partance.
Les îles commencent à appeler.
Le grand large taraude cœur et esprit.
Dans le goulet du port,
Un marin hélitreuillé défie le néant.
Sur l'ulve tendre du bord,
Une mouette le regarde.
Sous le chant de la sirène: 
L'union de la force et de la fragilité.

 
Elisabeth Sachet