L’amande verte
couverte de duvet
n’a pas encore durci
nous sommes heureux
dans le soir tiède
une odeur de jasmin
nous enivre jusqu’à l’oubli
dans la paume de ta main
la lumière du soleil est là
pareille à un abricot
mon amour
j’aime le grain de grenade
le grain de lumière
en proie à un étrange sentiment
nous ressentons la présence de la folie
de l’éblouissement meurtrier
c’est la messe noire l’abîme douloureux
les obsidiennes du désert
ont perdu leur éclat dans la furie écarlate
la mère allaite son enfant de lait rouge
les berceaux sont vides
la terre béante accueille les cris et les corps
le chaos
l’aurore n’ouvrira plus le ciel
de ses doigts de rose
ne restent que les radiations aurorales.
E.Sachet 16 Mai 2003
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