Non,
Fatou, tu n'es pas morte
même étouffée par la cohorte.
Tu nous as précédés dans l'argile,
on a senti le courant d'air d'une autre rive:
l'expression d'un souffle exterminé
par une main de fer
sur un coussin de velours.
La rage était ce jour-là une déferlante
dans les cœurs
lézardés
avec ton ventre vide
leur regard avide.
Les fleurs haineuses poussent partout.
Tes amis ont inondé leur mouchoir
de percale rose.
un halo couleur de sang
a remplacé le lever du soleil.
Elisabeth Sachet Oct.98
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